Pendant que nous sommes tous sagement confinés chez nous, pendant que « Sibete » la désormais célèbre crieuse publique (qui n’est finalement pas si conne, quoique … enfin je dis ça je rien …) continue de colporter mensonges et calomnies, pendant que tout le pays aura noté l’absence totale et manifeste de notre bon Manu ClubPrez’, qui malheureusement ne sait plus trop si l’on doit aller voter, rester chez nous ou retourner au travail, pendant qu’à travers l’Hexagone, le petit peuple se sert les coudes et que les bonnes initiatives pleuvent pointant comme si il le fallait les défaillances notoires de l’Etat et pendant que le soleil inonde le petit bois derrière chez moi (désormais interdit aux promenades, même brèves …) de sa lumière chatoyante …
Et bien pendant ce temps là … oui pendant ce temps là, comme je suis désormais actif et présent sur les réseaux sociaux, je me voyais invité par je ne sais plus quel groupe Facebook à un meeting le week-end dernier, bravant moult interdictions dues au confinement.
Décision fût prise de partir en plein milieu de la nuit afin d’éviter au maximum les barrages de police et de gendarmerie, l’attestation officielle ne permettant manifestement pas de se rendre à ce genre d’événements. Cyril un pote teufeur m’avait au préalable expliqué deux trois rudiments afin de passer entre les mailles possibles du filet, téléphones prépayés, messages codés et carte Michelin, le basique du basique … Au petit matin, après avoir traversé quatre départements, roulé feux éteints sur des petits chemins vicinaux pour être sur de ne pas être repérés, nous y voilà. Trois hectares qui surplombent la vallée, la vallée de quoi on en sait rien et on s’en fout car nous y sommes … Les copains d’un peu partout voire même de plus loin débarquent petit à petit au compte goutte, chacun ayant fait la route de son coté dans une discrétion toute relative… Bah oui quand tu roules en Rod traditionnel en échappement libre, d’ordinaire ça manque déjà de discrétion, mais en ces temps de confinement ça l’est encore moins.
Bref, 6h du mat’, le HY sale-flap de Thomas va bientôt ouvrir ses portes afin que tout le monde puisse se délecter d’un café bien chaud et profiter du spectacle. L’idée complètement débile d’organiser le « Goodguys meeting » en plein confinement est en passe de devenir une réalité, forcé de constater tout de même que l’esplanade de trois hectares aura du mal à nous contenir tous. Illustres inconnus en mal de vapeurs d’essence côtoient les figures des différents courants du moment dans une ambiance plus que bonne enfant, certains vont même jusqu’à déballer deux trois « parts » de bon gout sur la pelouse devant les autos … le temps est compté. A un moment donné des centaines d’autos assorties de leur propriétaires juchés sur un plateau dominant la vallée, c’est certain on va finir par se faire dénoncer par un agriculteur ou un cueilleur de champignon en mal de délation. Malgré tout personne n’y pense, détaillant les réalisations du moment sur deux ou quatre roues, Jérôme, Amaury, John et une poignée de potes ayant décidé pour l’occasion d’organiser un petit show chopper et motocyclettes de bon gout…
Vers 11h30 alors que la fête bat son plein et que certains ont déjà entamés BBQ et apéros endiablés, il nous faut nous rendre à l’évidence, nous nous sommes fait grillés. Au loin un colonne de Gendarmerie, sirènes hurlantes, remonte par l’un des multiples accès que compte le plateau, la fête est finie… Le « Goodguys meeting » aura duré à peine trois heures mais mon dieu que c’était bon. Comme nous sommes plus ou moins sages, et faisant honneur au nom du meeting auquel nous participions, nous remballons nos affaires dans le calme et partons au devant des forces de l’ordre qui nous laissent repartir avec un simple rappel à la loi, nous avouant à demi-mot qu’ils étaient aussi venus se détendre un peu en ces temps compliqués … Merde si on avait su … Toute le monde s’en tire à bon compte, la route se fera de jour par les voies rapides quasi vides, toujours sans autorisation officielle, notre rappel à la loi agrafé au rétro central.
A quelques encablures de la maison, trop fatigué, je me cale dans un petit chemin boisé à l’abri des regards pour y faire une petite sieste. L’épuisement du au stress aura raison de moi … Toc Toc … Je me réveille en sursaut croyant encore avoir à faire à la maréchaussée, complètement ensuqué je me dis que cette fois je ne couperais pas à l’amende pour non respect des règles … Toc Toc … merde faut que j’ouvre les yeux sinon ils vont finir par ne pas être tendre avec moi, pas de masques, pas d’autorisation officielle et un rappel à la loi bien en évidence sur le rétro … Toc Toc … J’ouvre les yeux, la fête est finie, Mini-Rascal vient de se réveiller de la sieste et tambourine tout ce qu’il peut sur la table du salon aidé d’un Duplo tout machouillé laissant le « Goodguys meeting » au rayon des rêveries et des fantasmes. La vache… j’y ai cru, tout avait pourtant l’air si réel, les potes, les caisses et les vapeurs d’essence… Malheureusement, je crois qu’il nous faudra encore attendre un peu avant de se retrouver sur ce fameux plateau, en attendant, faire des rêves comme ça au dixième jour de confinement ne présage rien de bon pour la suite …
Tenter de détendre l’atmosphère et de te faire rêver en imaginant ce qu’aurait pu être le « Goodguys meeting ».Se faire passer pour des voyous grâce à la magie d’internet, alors qu’on est sagement le cul vissé dans notre canapé… Çà c’est fait!
Merci pour cette escroquerie 😉 Excellent !
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