Pendant que Super Doudou voyait son plan de dé-confinement rejeté par le Sénat, celui-ci appuyant le fait d’un cruel manque de confiance, pendant que la gratuité du début semble s’être transformée en spéculation honteuse, pendant que Tonton Francky, le vendeur de voitures désormais Ministre de la Culture, s’inquiète du sort des intermittents du spectacle et de la reprise des petits festivals, pendant qu’un Papy British traversait l’Atlantique à la rame sur une embarcation construite dans son jardin , pendant que la chaîne « Brut » intronisait une rubrique curieusement nommée « Pendant ce temps là … « ( avec les trois petits points et tout) et pendant que malgré la crise sanitaire, la nature continue de s’éveiller comme si rien n’était …
Et bien pendant ce temps là … oui pendant ce temps là, je te propose une chronique en plusieurs volets ayant pour thème principal l’automobile (tu t’en doutes ), mais surtout les liaisons sulfureuses entre la marque Turinoise et Carlo Abarth, plus communément appelé « Le Sorcier », mais pas que …
Nous commencerons donc par un peu d’histoire … Celui que nous connaissons tous sous le nom de Carlo Abarth est en fait né à Vienne sous le patronyme de Karl Abarth en Novembre 1908, le 15 très exactement. Dès le plus jeune âge il s’illustre au sein des courses de trottinettes se déroulant dans son quartier, allant même jusqu’à rajouter un bandage de cuir sur ses roues afin de gagner en souplesse et en optimisation de trajectoires. Plus tard vers l’âge de 15/16 ans il intègre une carrosserie Milanaise, et bien que baigné dans l’univers automobile, à cette époque c’est la moto qui fait vibrer son cœur. Moto qui lui permettra nombre de records, comme en 1932 où il bat l’Orient Express sur la distance Ostende-Vienne à bord d’un side-car …
Laissant la deuxième guerre mondiale derrière lui, Carlo pose ses valises non loin de chez son père en Italie et poursuit sa carrière dans le monde Automobile. Grâce à ses connexions avec la famille Porsche il intègre les ateliers de la marque Cisitalia et en devient peu à peu le directeur sportif. 1949, le déclin de l’écurie Italienne pousse Carlo à ouvrir Abarth&C, en continuant de faire courir la 204 Cistalia arborant désormais fièrement son logo … Le fameux scorpion. Il finit par installer ses ateliers à Turin, fief de Fiat et oriente rapidement ses créations vers la compétition en particulier avec la Abarth 207A à moteur Fiat… Tu vois ou je veux en venir … non … je continue.
Carlo vise loin et une 207A est inscrite à Sebring en 1955, premier pas dans l’aventure américaine. Il devra pourtant se rendre à l’évidence, la 207A est bien moins agile que ses concurrentes Allemandes et Britanniques. Qu’a cela ne tienne le lancement de la Fiat 600 la même année va lui permettre de mettre au point la 210A, cylindrée augmentée, carrosserie spéciale, les records vont continuer de tomber. Fort de ses innovations, Carlo pousse encore le bouchon adaptant une culasse à double arbre à cames en tête, et augmentant encore la cylindrée pour passer de 600 à 980 cm3 … Devenu le maître incontesté de la transformation de petite routières /citadines en dévoreuse de bitumes, Carlo se voit affublé de ce surnom du » Sorcier »… En 1957 la légendaire Fiat 500 est elle aussi griffée Abarth, la timide version de départ laissera volontiers la place à une version 595, puis en 1964 à une version « 595-SS » gonflée à 32ch et enfin une version « 695 » et « 695-SS ». Tout ça bien sur sans compter les modèles fabriqués et réservés uniquement à la compétition.
En parallèle, ayant quelques relations privilégiés avec la famille Porsche, Carlo se voit confier le relooking de la Porsche 356, afin de pouvoir l’inscrire en compétition en catégorie GT. Porsche ne souhaitant que très peu de modifications, Carlo Abarth s’associe au designer Franco Scaglione pour la carrosserie en aluminium. De son coté, Abarth, procède à quelques améliorations mécaniques, comme par exemple l’échappement. Grâce à cette collaboration, la Porsche 356GTL Abarth connait des heures glorieuses sur le circuit du Mans ainsi que du Nürbugring. Carlo se verra traverser plusieurs fois l’Atlantique afin de suivre les courses à l’International, Sebring, Laguna Seca ou encore Watkins Glen … Il assiste sur place à l’émergence des premières courses de dragster, des premières modifications sur base VW ou US pour affronter le quart de mile. Sa curiosité mécanique aidant, il se lie d’amitié avec quelques acteurs du mouvement d’alors, le photographe Glenn Miller, les frères Schley ou encore Dan Gurney. A l’époque ils sont encore pour la plupart étudiants et ne se doutent pas un seul instant que leur bricolages dominicaux feront référence par la suite.
En Europe, Abarth continue dans sa lancée en s’associant avec Simca, proposant à l’époque les coupés Simca Abarth 1300 et 2000. En 1971, Abarth est officiellement racheté par Fiat et devient alors le département compétition de la marque. S’en suit alors l’élaboration de l’A112 Abarth héritière des Fiat 595, mais aussi de l’engagement en courses des Fiat 124 et 131 entre autres avec nombre de victoires. En 1976, la Fiat 131 Rally débarque avec 230ch pour moins d’une tonne et permets à Fiat de s’inscrire comme Champions du monde des Constructeurs en 1977, 78 et 1980 … Carlos Abarth tire sa révérence le 23 Octobre 1979 … Un peu perdue, la marque fera pendant quelques années, la part belle aux accessoires estampillés du Scorpion jusqu’à très récemment ou Fiat a renoué avec la tradition en intégrant à son catalogue des Fiat « 595 » et « 595-SS », dévoreuses de bitume.
Te faire une chronique un peu à la sauce Wikipédia pour d’une, te planter le décor de la prochaine chronique et de deux, t’aider à te coucher une peu moins bête ce soir … Ça c’est fait.
L’ensemble des quatre chroniques « Abarth Spécial » sont des textes originaux estampillés « Made In The Rascals Cats », complètement, fantasques, bien qu’appuyés sur une série de faits réels.
Encore des histoires s’il te plait… ;))
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