Pendant qu’ avec le Corona-machin derrière nous, les soignants que nous applaudissions tous les soirs à 20H, se font à nouveau tabasser et gazer par la Police, pendant que l’espace de quelques nuits, Dijon ressemblait à un clip de Rap de mauvais gout mais grandeur nature avec Kalachniktoo, pisto-laser et tout le toutim, pendant que notre bon Manu ClubPrez’ a loué son propre discours, sa propre personne et sa propre pseudo réussite en se croyant au dessus tout, des lois et des hommes, pendant qu’après Michael Vendetta, c’est JP Fanguin, jeune entrepreneur de son état, qui défraie la chronique et t’annonce sans sourciller que « la question elle est vite répondue… » et pendant que je finissais mes deux premiers rouleaux de 120 un noir et blanc et un couleur …
Et bien pendant ce temps là … Oui pendant ce temps là … Je dé-confinais le 34, remettait de l’air dans les pneumatiques, l’emmenait à la station de lavage pour une complète, brosse, mousse, rinçage et finition à la cire; puis à la station service afin de l’abreuver de quelques gorgées de SP98 … Faut dire qu’après quasi trois mois d’arrêt, il commençait à faire soif.
Le plein fait, armé de mon reflex et vêtu de mon plus beau sweat-shirt me voilà parti presque à l’aube avec une fois n’est pas coutume, mon macaron d’assurance à jour. Coude à la portière façon « TocardMafia », j’attaquais l’asphalte, fier comme jamais au volant de mon fidèle destrier, désormais plus adapté au cruising de paternel solitaire qu’au roadtrip familiaux… T’es marrant toi … Va loger, Papa, Maman, Mini Rascal et un clébard de 25kg dans un KG34 avec tout le matériel nécessaire et adéquat, poussette, glacière, siège auto adapté, croquettes pour le monstre, je t’en passe et des meilleurs … et on en reparle. Me voilà donc parti, direction La Défense, pour un repérage en bon et dû forme en vue de futures images. Ayant délaissé ce quartier depuis des lustres, j’ai du effectuer quelques tours de « Circulaire » afin de me remémorer les lieux, toujours en travaux et toujours aussi bordéliques que quand je les avait quittés. C’est décidé, le shooting se fera là bas … en circulation, un dimanche matin et dans le plus grand irrespect du code de la route… Priorité aux images … En temps voulu, je partagerais avec toi cher lecteur quelques bribes de ce Dimanche/Shooting, le meilleur sera conservé pour plus tard, affiné comme la bière de garde, les vins délicats ou les fromages qui puent.
Après un énième passage du fourgon Blanc rayé bleu, tous gyrophares allumés, qui se demandait ce que je pouvais bien foutre là, un coup au milieu de la route un autre à cheval sur le trottoir, je quittais les lieux sans rien demander, un peu comme à mon arrivée. Je me jetais alors dans la folle circulation parisienne, qui malgré le fait que nous étions Dimanche, se trouvait être dense à souhait. Quelques encouragements et pouces levés plus tard, je m’attaquais à la place des Invalides, parsemée de bobos parisiens alors en plein exercice de gymnastique et d’étirements matinaux. En contournant l’Ecole Militaire, je me retrouvais Place Vauban, place sur laquelle en face du café éponyme, un rencard de bagnoles d’une autre époque se tient désormais tous les Dimanche matins. Tentant de faire front aux attaques et à la Politique de la Princesse Anne de Lutèce, « Les Bannis » ont crée leur « Ronde », exposition intemporelle de la production automobile mondiale dans une ambiance des plus bon-enfant. Oublies les rencards VW ou la plupart du temps on se regarde le nombril, se rêvant Maîtres du Monde et de la burger Party, oublies les rencards Gazoline, où paradent souvent des papys moustachus imbus de leur personne et sans grandes connaissances automobiles qui te mélangent allègrement les Notchback VW et les coupé 404 et oublies aussi les rencards multi-marques du parking d’Intermarché, devenus au fil du temps le repère des concours d’accélération avec des autos bloquées au rupteur… Oublies … oublies … oublies …
Celui que tout le monde appelle désormais « Vauban », rapport à la place sur laquelle il se joue, est devenu en quelques mois le théâtre du renouveau des rencards automobiles. Tout du moins pour un temps… Car comme bien souvent, ce rencard à force d’exister, deviendra lui aussi ringard. Pas tout de suite, non … mais c’est dans l’ordre des choses. Il n’en reste pas moins que je fût surpris par sa diversité et l’ambiance assez sympathique qui y régnait. Forcement on a causé Type 34, certains découvrant alors une auto qu’il ne connaissait qu’à travers des livres ou des articles de magazine. De fait bien qu’armé de mon Reflex, je n’ai pratiquement pas eu le temps de faire déclencher le boitier, profitant du moment d’une autre manière, une de celles que j’avais remisé au placard depuis des lustres à force de courir après les images au gré des événements … On peut dire que ça fait du bien. Bien qu’ayant activé mon cerveau en mode « Touriste », je ne pu m’empêcher de repérer parmi toutes les autos présentes une Coccinelle de 58, full Vintage qui après discussion avec le propriétaire venait de sortir d’une collection privée Hollandaise. Repeinte il y a 25 ans, OG paint à l’intérieur, matching number et gavée d’accessoires, cette auto m’a fait tourner la tête. Seul l’avenir nous diras si le sympathique propriétaire de cette 58 daignera rappeler le numéro apposé à l’arrière d’une de mes cartes de visite. 12H30, la place s’éteint comme elle s’est animée à peine deux heures plus tôt, après tout nous sommes tout de même Dimanche… Retour au bercail, une fois de plus le 34 fendra la bise comme personne, m’assurant un sourire idiot au coin des lèvres pendant des kilomètres , signe évident de satisfaction.
Te faire un topo sur le rencard parisien qui se joue Place Vauban tous les Dimanche et par la même t’annoncer que j’ai remis de l’air dans les pneus du 34 et que cette caisse me colle une « putain » de banane à chaque fois que je roule avec … Ça c’est fait !!!