Pendant qu’à Lyon les cambrioleurs se la jouent petit Poucet, pendant que l’Officiel des Spectacles fait son grand retour en kiosque assénant la couverture d’un « La Culture est de Retour », pendant qu’entre attaques au couteau, assassinats façon règlement de comptes et agressions, la rubrique fait divers a fière allure cette semaine, pendant que la Princesse de Bourgogne se voit déjà sur le trône en 2022, pendant qu’à San Cristobal on réintroduisait des tortues, pendant qu’à l’heure de la surconsommation et de ses travers, Apple laisse fuiter les dates de sortie de l’iphone12 ( un machin qui vaut un SMIC et avec lequel tu peux surement être hyper-connecté, c’est sur ça va marcher …) et pendant qu’après des mois d’absence la pluie s’abattait enfin dans le petit bois derrière chez moi mais aussi dans mon jardin …

Et bien pendant ce temps là, oui pendant ce temps là je suis allé traîner mes tongs sur les plages du débarquement pour un événement haut en couleurs et certainement le seul digne d’intérêt cette année pour le grand public (mis à part Retromobile en Février.) … J’ai nommé la NBR, abréviation de Normandy Beach Race pour les réfractaires aux acronymes.



Pour ceux qui ne connaissent pas encore l’événement, mes lecteurs et lectrices ne sont pas forcement tous épris de mécaniques infernales, le principe de la NBR est assez simple. 80 autos et motos d’ avant 1949, dont les pilotes s’affrontent deux par deux sur le sable d’une plage normande, sans timing , sans vainqueur et donc sans récompense, si ce n’est avoir bravé la silice, le vent et les ornières traîtresses. Bien entendu, pour la bonne tenue de l’événement, exit les Nike Air des Eighties, les tshirt façon chien loup à l’aérographe ainsi que les shorts fluos avec taches de mayonnaise intégrées. L’organisateur s’inspirant d’événements classiques de haut-vol, sollicite alors participants, mécanos et photographes de jouer le jeu du rétrochic. Pour ce faire et une fois stationné en ville, je remisais les tongs au fond du Van au profit d’une paire de Basket couleur Ocre ( faire 15 bornes à pied dans le sable en Redwing ou en Timberland, très peu pour moi …), et j’ajustais une chemise XXL sur un jean à ourlet, un peu hauts mais pas trop. Pourquoi la chemise en XXL me direz-vous, simplement pour pouvoir planquer le harnais qui me permets d’embarquer deux appareils photos sans trop souffrir et éventuellement rajouter un sweat à capuche; sans pour autant être boudiné… Le rétrochic oui … mais alors pratique.





Après moult péripéties, je finissais tout de même par fouler moi aussi le sable de Ouistreham dans la zone Paddock et plus si affinités, alternant photos argentiques et numériques. Sur place, malgré les masques et le protocole sanitaire désagréable à souhait, je retrouvais une poignée de têtes connues et des amis que je n’avais pas revu depuis des lustres, comme la team du Bare Metal Garage. Une équipe de belges gentils mais complètement fondus, qui il y a déjà fort longtemps avait fait le rêve de transformer un Belly Tank en engin de vitesse pour l’emmener sur le sel de Bonneville. Ce rêve longtemps resté en morceau a pris vie l’an denier et cette année j’ai pu enfin me délecter de son bruit, de son design et de son odeur et crois moi chère lectrice et cher lecteur, voir les rêves des copains se réaliser ça n’a pas de prix … Samedi 22 heures, la plage de Ouistreham s’éteint dans le vrombissement des 6 en lignes et des FourBanger, le tout au son du Rock’n Roll, les pieds dans le sable et des rêves de vitesse plein la tête.

Ballotté toute la nuit par la tempête et bercé par le vacarme assourdissant du moteur Diesel des Ferry qui bravent le Channel, je passais certainement une des pires nuits de ma vie. Cuit comme jamais, j’ai pourtant peiné à trouver le sommeil, somnolant d’un œil et finissant par me réveiller bien avant l’aurore, comme si le fait d’avoir le plumard du Van pour moi tout seul (sans femme, sans moutard et sans chien) avait perturbé mon équilibre interne. Au petit matin, la tempête balaye la côte, soulevant une silice fine et légère cinglant visage et matériel photo suffisant à te faire comprendre que ta journée va être longue, très longue. Obligeant le village exposant à rester fermé, la météo aura raison de la passion, écourtant après seulement deux heures, l’épopée mécanique de manière impromptue; laissant dans nos esprits des souvenirs impérissables. La NBR 2020 … C’est fini … Après quelques heures de route sous la pluie et un mauvais sandwich gout fromage en plastique, la soirée se terminait pour moi en famille au coin du feu, un onglet discrètement ouvert sur le Boncoin à la recherche d’un engin débile pour aller faire l’imbécile sur le sable l’an prochain …
Te compter ma NBR à moi, rien qu’à moi en omettant certains détails compromettant car c’est bien connu, tout ce qui se passe à Ouistreham reste à Ouistreham … Ça c’est fait !!!
Comment j’adore ta chronique… Putain moi aussi je vais trouver un joujou débile pour aller faire le con dans le sable…. Merci pour avoir partager ce weekend avec ton ami du sud et tous les autres biensur… A bientôt. Biz
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Merci mon copain du Sud … Si t’aimes la chronique, j’ose espérer que tu vas aimer le projet papier …
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Ça restera à ouistream alors… On remet ce mode opératoire en fonction l année prochaine….
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Je me débrouille pour faire mieux l’an prochain … Merci mes copains Belges complètement fondus … 🙂
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