Pendant qu’au Niger on finissait par compter les points, pendant que pour les prochaines semaines la cote d’azur se voit bouclée à triple tours, pendant que notre bon Manu ClubPrez’ délègue aux régions et territoires les solutions à adopter face aux variants, pendant qu’en Essonne, -9-1- ma gueule, les barres de fer et les chaines de vélo ont laissé place aux bastons 2.0, pendant que du coté du Lyonnais, les menus sans viande interrogent, interpellent et questionnent sur fond de gue-guerre politico-écologique, pendant que le monde des festoches se verra attribuer une jauge assise de 5000 personnes, augurant certainement un boudage généralisé tant par le public que par les artistes eux-mêmes, pendant que les doyens du reggae perdaient le ponte des inspirations caribéennes, pendant que le monde de l’electro assistait à un coup de théâtre, façon scission, après 28 ans de collaboration, pendant que dans l’ombre le projet papier avance doucement mais surement et pendant que crocus et jonquilles pointent le bout de leur nez dans le petit bois derrière chez moi….
Et bien pendant ce temps là … oui, pendant ce temps là, en scrollant une fois de plus sur les réseaux de l’internet tout puissant, je me rendais compte à quel point le croquant standard occultait facilement les ratés, les erreurs, te faisant miroiter une vie truquée, maquillée… que dis je… falsifiée … Alors, cette semaine, je vais partager un peu avec toi l’envers du décor , enfin surtout l’envers du mien …




Internet a ça de magique, qu’en quelques clics il te sublime n’importe quoi, de la restauration d’un véhicule hors d’âge, à une recette de cuisine avec un dressage trois étoiles , votre serviteur et son bazar artisano-artistique n’échappe pas à la règle. Il faut tout de même se rendre à l’évidence que cette sublimation, si magique soit elle, n’est point le reflet de la réalité. Dans un monde d’images au cœur duquel il faut à tout prix briller, créer du contenu prompt à générer du like, des commentaires et du partage, l’erreur au sens large du terme n’a pas sa place et pourtant … Si l’on considère que l’on peut apprendre d’elle et que seule l’expérimentation peut amener à la réussite, l’erreur fait belle et bien partie de l’équation. Je te parle souvent de mes lames cassées, de mes larmes, de mes moments de doutes et de mes pièces qui menacent de traverser l’atelier … Alors même si j’en rajoutes un peu, octroyant un coté sensationnel à mon propos, l’envers du décor n’est pas toujours aussi cool qu’on veut bien le croire.





L’envers de mon décor c’est des dizaines de photos pour rien, ou plutôt simplement pour atteindre le but que je me suis fixé, c’est des rouleaux de film 120 cramés pour tenter des expériences, les rater ou les réussir, c’est des photos mal cadrées, mal exposées, floues ou faites par inadvertance (en l’ occurrence je me retrouve souvent avec des photos floues du sol ou de mes pieds …), c’est le tri de 800 clichés pour le premier chapitre du projet papier, pour une publication d’une trentaine d’entre eux , c’est aussi des kilomètres à travers la pampa pour vous ramener des histoires de bagnoles et de garage, c’est des nuits dans mon van sur des aires d’autoroute bien cradingues et des petits dej’ sur le pouce… L’envers de mon décor c’est des heures passées à mettre en place une page E-shop et tenter de la référencer sans comprendre le pourquoi du comment et finir par y arriver au beau milieu de la nuit sans réussir à assimiler la marche à suivre, c’est des heures passées à filmer et visionner des images pour alimenter la chaîne Youtube en faisant « same same but different », c’est des heures passées à se creuser la tête pour proposer le même service que les copains mais d’une autre manière afin de satisfaire mes clients … L’envers de mon décor c’est recommencer deux fois la colombe du bouton de klaxon qui vous fait tant réagir sur les réseaux sociaux, c’est déglinguer un boulot prêt à livrer parce que je ne suis point satisfait de la qualité du collage, c’est bosser depuis un an sur le prototypage d’un produit pour le compte d’un client, m’assurant de pouvoir mener le projet à son terme… L’envers de mon décor c’est des heures à démêler les problèmes administratifs divers et variés, c’est passer des heures au téléphone afin de caler des journées shooting en s’assurant que tout le monde soit là, c’est gérer le quotidien à coup de listes et de stabylo Boss, c’est aussi ne pas avoir honte de se tromper, admettant l’erreur tout en acceptant de se relever … Ne voyez aucune geignardise dans mes propos, mais simplement une mise en lumière d’une réalité trop souvent occultée à mon gout par une réussite 2.0, comme si la vie de milliardaire à Dubaï était à portée de clic …
Te faire une chronique façon « behind the scene » en gardant les yeux bien ouverts et les pieds sur Terre , au travers de laquelle et sans aucune pointe de honte, je t’explique que moi aussi il y a des jours ou tout ne va pas pour le mieux (je laisse soin aux plus fans d’entre nous de compléter ce couplet 😉 … )… Ça c’est fait !!!
Y’a des jours où tout part en couille, tout coule…. Les classiques!
Eux aussi ont finalisé leur séparation récemment… Entre eux et les Robots, j’ai mes références musicales qui en prennent un coup là.
Bonne semaine à toi!
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