– Life in Blue –

Quelques jours après mes 18 ans, soit il y a quelques années en arrière, je me retrouvais assis aux coté d’un examinateur de la pref’ de Nanterre. Après avoir lui avoir savamment tenu tête sur l’autoroute, puis grillé une priorité à droite dans le vieux Nanterre en lui justifiant que jamais personne passe par là, je me voyais remettre un papelard Rose estampillé République Française. Oui à cette époque là l’examinateur nous le donnait directement et il n’était point nécessaire de patienter des lustres à coté de la mailbox familiale. Permis en poche, moi le fan entre-autres de chopper, d’Arlen Ness et de boardtracker, je n’avais qu’une chose en tête… Passer le permis gros-cube.

Rien de très compliqué en soi, bénéficiant de cinq ans de code, je n’avais qu’à aligner quelques billets, que je n’avais pas, pour passer mon plateau et mon permis moto. Le peu de billet qui rentrait ressortait instantanément en soirée diverses et variées à une époque où j’étais persuadé que la flambe et le bling-bling était une porte de sortie et une façade adéquat. Rajoutant à cela que ma propre mère avait été très clair sur le sujet, refusant catégoriquement de mettre un centime pour que je coche une catégorie deux roues sur mon passeport rose. Les cinq années s’envolèrent et mon désir de gros-cube avec, il m’aura donc fallu attendre d’avoir dépasser la quarantaine, voir ma barbe se parsemer de poils blancs pour enfin m’offrir une machine à ma mesure. Une « bleue « (couleur cyanotype … il n’y pas de hasard) du tout début des sixties. Elle est dans un jus incroyable, tellement incroyable d’ailleurs que Mr VTG m’a interdit de manière catégorique quelconque modifications sous peine de rachat immédiat. Alors soit… En plus elle mérite !

Elle sera donc remise en route de la façon la plus authentique possible, la peinture en bombe mal appliquée sera polie en vue de faire apparaitre la couleur originelle de mon AV68. Alors oui ce n’est pas un gros-cube, mais le plaisir est ailleurs et des idées débiles de road-trip pas possibles germent dans mon esprit… Pour le niveau de débilité, tu peux me faire confiance. En attendant il va me falloir l’affubler d’un surnom et m’armer de patience pour réaliser une remise en route digne de ce nom sans faire de conneries… A quarante ans passés, me voilà donc « enfin » biker… ou presque.

Et comme dirais l’autre ….  » Je pisse sur les twins poussifs et les cylindres à trous qui puent !! »