Pendant que la plantureuse AYA n’a de cesse de martyriser le Bescherelle, s’inventant un chapitre entier de vocabulaire dans les pages du petit Larousse, pendant que notre bon Manu ClubPrez’ devrait s’exprimer ce soir même en proposant mesures sanitaires et couvre-feu, comme si le virus traînait ses guêtres après 22 heures prêt à bondir à chaque coin de rue sur le quidam moyen, pendant qu’à Drouot on échangeait contre une somme astronomique, un squelette plus vieux que les os de ma grand-mère, pendant que les médias de tribord et de babord ne savent plus quoi inventer pour créer du clic et faire le buzz, pendant que le salon de l’Agriculture 2021 se voyait annulé de manière préventive, n’augurant rien de bon pour l’édition 2021 de Retromobile, pendant que le Sacré-Coeur se prépare à être intronisé au rang des monuments historiques et pendant que dans le fond de mon jardin, feuilles rougies et brumes matinales annoncent gentiment le début de l’automne …

Et bien Pendant ce temps là … oui pendant ce temps là, la chronique orientée Workshop n’étant pas complètement prête (autant dire qu’avec rien de fini, je n’ai pas grand chose à te montrer ), j’ai du me rabattre sur une présentation de véhicule et pour le coup pas n’importe laquelle… Un cabriolet Autrichien vert à quatre porte d’une rareté improbable.











Tu te souviens de ce temps où nous pouvions mettre le nez dehors, virevolter où bon nous semble sur les routes d’Europe, sans qu’un virus rabat-joie nous empêche de tourner en rond. A cette époque pas si éloignée je m’étais organisé pour fendre la bise au volant de ma fidèle camionnette hors d’âge tellement cool et tellement fiable, mais pourtant prompte à faire avoir un infarctus aux écolos guidonnant leurs vélos nucléaires. A force de kilomètres, j’avais finis par atterrir au cœur d’une bourgade teutonne célébrant pour la 40 ème année les vieilles Coccinelle Vintage avec un grand « V », mais pas que …Sur le green de Bad Camberg ( « le green » , où comment grimer un stade de foot de village en lieu hyper tendance avec un seul mot d’Anglais ), il y avait aussi des coupés, des carrosseries spéciales et des camionnettes encore plus ancienne que la mienne. Et bien que par le passé, je t’ai maintes fois conté mes aventures à Bad Camberg, je m’étais tout de même gardé quelques pépites sous le coude afin de te les faire découvrir, meublant à la perfection les Mercredi où je suis à la bourre. Cette semaine je te propose de détailler une AustroTatra, cabriolet carrossé pour la police de Vienne, que les fidèles lecteurs de Super VW Magazine ont découvert il y a déjà quelques mois.















Ce cabriolet en particulier, je l’ai repéré dès mon arrivée sur le fameux Green, interloqué par la protubérance inhabituelle positionnée sur le capot arrière et ses quatre portières « mal dessinées ». Accaparé par d’autres impératifs, ce n’est qu’en fin de journée que j’alpague Matthias et Alfred, leur posant tout un tas de questions sur l’origine de l’auto que j’avais identifiée à tort comme un cabriolet Papler de la même époque et finissant par leur proposer d’aller s’installer dans les champs de blé pour faire quelques images. Tel un Mantra, c’est un peu toujours la même histoire que je répète à chaque auto, mon choix se faisant au feeling avec la volonté d’agrandir l’espace de quelques heures mon garage virtuel et de vivre un vrai moment de partage; et pour le coup j’avais toujours rêvé de shooter un cabriolet Papler ou Hebmuller Type 18A. Au pied des éoliennes sur un bout de colline qui surplombe la vallée et au milieu des champs de blés je tirait non sans mal le portrait à cette auto incroyable par sa rareté et l’histoire de sa marque. Rentré au HQ ( le QG en abréviation anglo saxonne), je m’arrachais les cheveux à pondre un papier correct historiquement, du moins le plus possible. Il m’aurait fallu bien plus de six pages pour évoquer la marque et son histoire trépidante, m’obligeant à opter pour quelques raccourcis afin de faire succin mais compréhensible.



Ca, c’est la belle histoire … L’histoire un poil bohème et romancée du gars qui parcours l’Europe au volant de son vieux Van armé de matériel photo et d’un bon duvet montagne. Mais peut-être que ce qui intéresse, au delà de cette belle histoire, c’est un peu de culture auto sur ce cabriolet que tu as peut être toi aussi à tort identifié à un cabriolet Papler. Pour faire succin et pour ceux qui ne jurent que par les chiffres … C’est en 1936 que la marque voit le jour dans sa dénomination « Austro-Tatra », après nombre de tumultes que nous qualifierons d’economico-territoriaux et fini par se tirer la bourre avec d’autres constructeurs locaux comme Gloria et Steyr-Puch (une marque pas complètement inconnue des fans de T3 et Golf2 à quatre roues motrices.). En 1949, la marque réponds à une commande de l’armée pour convertir 200 berlines VW de l’époque en cabriolet, déclinées en deux versions, une version Police, verte à quatre portes comme l’exemplaire détaillé ici et une version Gendarmerie, cabriolet deux portes fabriqué à seulement neuf exemplaires et de couleur grise. Pour l’anecdotre, Alfred le proprio du cabriolet vert, possède aussi un des cabriolets deux portes fabriqué pour la Gendarmerie… Pour le reste, rien que du standard, volant trois branches, compteur et autoradio venant de la berline donneuse, jantes 16″, pneus diagonaux et fougueux 1131 cm3 affublé d’un filtre Knecht Cyclone … Et quid de la protubérance inhabituelle du capot arrière me direz vous … Simplement le renflement permettant le montage d’une deuxième dynamo afin d’alimenter de quoi communiquer tout en continuant de circuler. De son coté Alfred m’a donné rendez vous dans quelques années pour immortaliser son prochain chantier … une berline de 1947. Mais ça c’est une autre histoire …

Partager avec toi la réalisation d’un rêve consistant à immortaliser et te conter l’histoire d’un cabriolet Type 18A encore plus rare que dans mes rêves les plus fous, apposant fièrement le hashtag #vietesreves à cette chronique … Ça c’est fait !